LE BERGER FIDÈLE
Description générale
Compositeur : RAMEAU, Jean-Philippe (1683-1764)
Auteur du texte : non identifié
Publication : 1729
Genre : Cantate française
Catalogue : RCT 24
Cantate pour une voix de dessus, deux violons et basse continue.
Prêt à voir immoler l’objet de sa tendresse,
Le fidèle Myrtile déplore ses malheurs,
Il soupire, il gémit sans cesse,
Et sa voix aux Échos dit ainsi ses douleurs.
Le Narrateur, dans le rôle de Myrtile
Faut-il qu'Amarillis périsse ?
Diane, apaise ton courroux,
Par un horrible sacrifice
Peux-tu briser des nœuds si doux ?
Ah ! si la timide innocence
Sur vos autels doit expirer,
Dieux ! quelle est donc la récompense
Que la vertu doit espérer ?
Mais c’est trop me livrer à ma douleur mortelle,
Un autre doit mourir pour elle,
Hâtons-nous de la secourir,
Pour sauver ce qu'il aime, un amant doit périr.
L’Amour qui règne dans votre âme,
Berger, a de quoi nous charmer,
Par votre généreuse flamme
Vous montrez comme il faut aimer.
L’Amant léger brise ses chaînes,
Quand le sort trahit ses désirs,
Sans vouloir partager les peines
Il veut avoir part aux plaisirs.
Cependant à l’autel, le Berger se présente,
Son front est déjà ceint du funeste bandeau.
Arrêtez ! Diane est contente
D’un amour si rare et si beau.
Myrtile obtient la fin des maux de l’Arcadie,
Et lorsqu’il croit perdre la vie
L’Hymen pour cet amant allume son flambeau.
Charmant Amour, sous ta puissance
Tôt ou tard on sent tes faveurs,
Souvent, dans les plus grands malheurs
Elles passent notre espérance.
Tu ne fais sentir tes rigueurs
Que pour éprouver la constance,
Tu veux que la persévérance
Puisse mériter tes douceurs.